diumenge, 2 de febrer del 2025

80 ans Auschwitz : Faire de cette histoire, une histoire qui alerte le présent.

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE LA FONDATION DU CAMP DES MILLES – MÉMOIRE ET ÉDUCATION


Vendredi 31 janvier 2025

 

27 JANVIER 2025 
JOURNÉE INTERNATIONALE DE COMMÉMORATION EN MÉMOIRE DES VICTIMES DE LA SHOAH

80 ans après la libération des camps d’Auschwitz-Birkenau

 

Cérémonie officielle régionale

au Site-mémorial du Camp des Milles

Faire de cette histoire, une histoire qui alerte le présent

 

« Loin dans l’infini s’étendent / de grands prés marécageux / Pas un seul oiseau ne chante / dans les arbres secs et creux / Ô terre de détresse où nous devons sans cesse piocher. »

Accompagnée d’un piano et d’un violon, une centaine de jeunes élèves de CM2 des écoles Saint-Charles (Marseille), Auguste Boyer et Roumanille (Les Milles) entonnent le Chant des déportés, à côté du Wagon du Souvenir des Milles. Des voix pour se souvenir de ce que fut l’horreur des camps mais aussi pour rappeler l’espoir de la liberté : « Ô terre d’allégresse / Où nous pourrons sans cesse / Aimer ».

Pourquoi se souvenir des souffrances du passé ? Pourquoi commémorer ? 

Le 27 janvier, à l’invitation de M. le Préfet de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Georges-François Leclerc, et de Mme le Maire d’Aix-en-Provence, Sophie Joissains, la cérémonie officielle régionale a été organisée au Site-mémorial du Camp des Milles à l’occasion de la Journée Internationale de commémoration en mémoire des victimes de la Shoah.

Il y a 80 ans était libéré le camp d’Auschwitz-Birkenau devenu le symbole de cette tragédie, et destination finale des déportés du camp des Milles : hommes, femmes et enfants, dont le plus jeune avait un an. Déportés par le régime pétainiste uniquement parce que juifs.

Cette cérémonie est une occasion forte de rappeler que la mémoire, celle de la Shoah en particulier, est essentielle pour comprendre le présent et le potentiel monstrueux des extrémismes, de l’antisémitisme et des racismes. Car « cette mémoire est une exigence morale, et il est donc de notre responsabilité collective de faire vivre ce lieu témoin du camp des Milles qui prend le relais des témoins qui s’effacent. » (Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles - Mémoire et Éducation). Auschwitz est un repère pour toute l’humanité : « L’histoire de la Shoah est une grande leçon universelle sur les engrenages résistibles qui ont mené au pire, sur les fonctionnements humains individuels, collectifs et institutionnels qui y conduisirent mais aussi sur les exemples inspirants de résistance et de sauvetage. » souligne Alain Chouraqui.

 

Un temps mémoriel solennel qui appelle à la fraternité et à l’action citoyenne

Dans un silence profond, deux jeunes élèves du lycée L’Empéri de Salon-de-Provence égrènent les noms de la centaine d’enfants et d’adolescents juifs déportés du camp des Milles, illustrant la récitation du Kaddish par le Rabbin Emmanuel Valency, en hommage à toutes les personnes disparues dans l’horreur de la Shoah. Clara, Hans, Rachel, Roger…quelques noms parmi ceux des millions de personnes juives qui furent assassinées dans les camps d’extermination nazis.

Le « Testament d’Auschwitz », poème écrit par Denise Toros-Marter, déportée à Auschwitz à l’âge de 16 ans, et absente à la cérémonie car souffrante, rappelle avec force le souhait des déportés que ne soient pas oubliées les leçons de cette histoire douloureuse : « Puissent nos héritiers faire preuve de vigilance dans les années et siècles à venir, et ne pas en oublier pour autant la tolérance vis-à-vis des autres ! / Puisse le flambeau de la Mémoire collective, que nous vous transmettons avant d’arriver au bout de notre voyage, vous protéger à tout jamais d’un nouvel AUSCHWITZ ! ». Cette lecture faite par Odile Boyer, Vice-présidente de l’Association du Wagon Souvenir symbolise la transmission nécessaire de cette mémoire aux générations suivantes.

Arthur Evrard et Clara Gallo, élèves du Lycée l’Empéri de Salon-de-Provence, dans le cadre d’un projet pédagogique initié par la Fondation, déposent alors un objet-témoin, une brique du camp des Milles, symbole des événements tragiques qui se sont déroulés au camp entre 1939 et 1942 et sur laquelle on peut lire « l’Histoire alerte le présent ».

Mais ce moment solennel, aussi douloureux soit-il est aussi source d’espoir : car l’Histoire montre aussi que chacun peut réagir à sa manière et à sa place, face aux haines et aux intolérances qui mènent aux guerres civiles. Ainsi, les noms des Justes ayant œuvré en faveur des internés et déportés du camp des Milles, sont introduits par un élève du Lycée militaire d’Aix-en-Provence, et lus par des élèves des écoles primaires des Milles et de Marseille ; un appel puissant à la fraternité et à l’action citoyenne face à l’engrenage aujourd’hui enclenché.

 

Faire de l’histoire de la Shoah une histoire qui parle au présent

Après ce temps mémoriel, plusieurs allocutions sont prononcées, devant de nombreux élus, membres du corps diplomatique, représentants de l’État, des forces de sécurité, de la Justice, des cultes, des secteurs éducatif et associatif. Elles sont toutes marquées par le contexte de multiplication des actes antisémites et de montée des extrémismes et des terrorismes menaçant la démocratie en France, en Europe et dans le monde.

Alain Chouraqui déclare avec force : « Il est aussi de notre responsabilité collective de comprendre et porter les leçons de l’expérience la plus monstrueuse et la plus absurde que l’homme ait pu imposer à l’homme en Europe. Il nous faut tirer ces fortes leçons sans excès mais sans aucune compromission non plus face aux héritiers de Vichy, à tous les prêcheurs de haine et à tous les extrémistes intolérants par bêtise, par haine, par inculture, par frustrations ou par idéologie bornée ». Et soulignant l’apport du recul de l’histoire et des sciences de l’homme dans les travaux de la Fondation, il rappelle « c’est l’accumulation d’une somme scientifique interdisciplinaire fondée sur une convergence des mémoires génocidaires, qui permet de montrer qu’aujourd’hui un basculement anti démocratique est possible dans notre pays du fait de la montée des extrémismes identitaires, de la violence, et de leur combinaison dans les terrorismes. Depuis l’année 2000 et particulièrement depuis l’assassinat d’enfants juifs dans leur école à Toulouse, l’antisémitisme est à nouveau un avertisseur d’incendie démocratique en Europe, instrumentalisé par les extrêmes comme par des puissances étrangères ».

Fabienne Bendayan, Présidente du CRIF Marseille-Provence, fit siens les mots de Primo Levi « L’histoire des camps doit être entendue par tous, pour que jamais ne se répète ce qui fut ». Et de rajouter qu’« Auschwitz n’est pas qu’un symbole du passé : il est une mise en garde permanente nous rappelant que l’humanité est toujours à la croisée des chemins. Cette humanité a parfois un nom et le courage et la solidarité un visage : celui des Justes parmi les Nations ». Rappelant que le nombre d’actes antisémites recensés a atteint un niveau historique pour la deuxième année consécutive en France, elle conclut ses propos en souhaitant que « cette commémoration soit le socle d’une résistance puissante pour permettre de construire et de diffuser un enseignement sans concessions sur le respect des valeur fondamentales, dernier bouclier contre la lâcheté et la barbarie »

Pour conclure le temps des allocutions, Georges-François Leclerc, Préfet de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, fit lecture du message de Patricia Miralles, Ministre déléguée auprès du Ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des anciens combattants. « Auschwitz appartient à l’humanité. (…) Le ‘’plus jamais ça ‘’ que nous impose la Shoah est un impératif catégorique. Nous devons veiller à son respect avec vigilance et persévérance. Alors aujourd’hui, 80 ans après la découverte d’une horreur qui redéfinit l’horreur même, la République affirme qu’elle ne cèdera rien à l’antisémitisme, rien au racisme. Elle ne cèdera rien à la haine sous toutes ses formes. (…) L’enseignement de la Shoah, de son histoire, le travail de mémoire et l’éducation sont les plus puissants antidotes au virus. (…) Alors, 80 ans après la fin du génocide, la lutte contre les actes et les discours de haine doit être la marque distinctive de notre époque ».

Enfin, La Marseillaise, hymne fédérateur de la Nation, entonnée par les jeunes élèves de CM2, a été reprise par l’ensemble des participants à la cérémonie.

Invitée par le Mémorial d’État d’Auschwitz Birkenau, la Fondation y était représentée par son Directeur à la cérémonie officielle internationale. À Paris, une délégation de lycéens représentait le Site-mémorial du Camp des Milles aux cérémonies organisées en présence du Président de la République. 
 

LE 27 JANVIER, UNE JOURNÉE INTERNATIONALE DE COMMÉMORATION ET D’ENGAGEMENT

 

Pour rappel, le Wagon du Souvenir des Milles est installé sur les lieux mêmes de la déportation à l’été 1942 par le gouvernement de Pétain, de deux mille hommes, femmes et enfants juifs au départ du camp des Milles, alors en zone dite « libre ». Le plus jeune avait seulement un an.

La date du 27 janvier a été choisie en référence à la date de la libération du camp de la mort d’Auschwitz-Birkenau, destination finale des déportés du camp des Milles.

Cette journée annuelle traduit la reconnaissance internationale de la portée universelle du génocide des juifs. L’universalité des leçons de cette histoire particulière est au cœur des analyses et des connaissances transmises par le Site-mémorial du Camp des Milles sur les mécanismes humains fondamentaux qui peuvent mener au pire mais aussi sur les capacités humaines à y résister, chacun à sa manière. 

« À notre France de la Liberté, de l'Égalité et de la Fraternité
Nous promettons solennellement que, face aux régressions historiques qui menacent partout, face aux héritiers de Vichy et aux émules de Merah, notre fondation, comme tant d’autres républicains, restera fidèle aux leçons essentielles des souffrances et des courages qui ont ici même marqué notre histoire et qui éclairent désormais notre chemin, un chemin d’alerte, d’engagement et d’abord d’apaisement et de fraternité pour construire sans relâche un monde meilleur. » (Alain Chouraqui, le 27 janvier 2025)

 

INFOS PRATIQUES 

Site-mémorial du Camp des Milles

40, chemin de la Badesse

13547 Aix-en-Provence Cedex 4

www.campdesmilles.org

+ 33 (0) 4 42 39 17 11

EN VOITURE

À 5 min d'Aix-en-Provence par la D9

À 15 min de Marseille par l'A51

À 10 min de la gare TGV

À 15 min de l’aéroport international Marseille-Provence

Parking gratuit face au Site-mémorial

 

EN BUS

Depuis la gare TER d'Aix-en-Provence : se rendre à pied à l'arrêt de bus Rotonde

Bus ligne n°4 (sauf le dimanche) - Arrêt Gare des Milles

Bus ligne n°18 (le dimanche uniquement) - Arrêt Gare des Milles

 

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Ouvert tous les jours de 10h à 19h (fermeture de la billetterie à 17h30).

Fondation du Camp des Milles – Mémoire et Éducation, reconnue d’utilité publique

 

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Fondation du Camp des Milles - Mémoire et Éducation