dijous, 7 de setembre del 2017

Il a dix ans Franco entrait a Barcelone. Josep Palau i Fabre


https://heraldodemadrid.net/2017/09/05/il-a-dix-ans-franco-entrait-a-barcelone/



Il y a exactement dix ans au-Purd’hul, le général Franco entrait avec ses troupes à Barcelone. C’était, pratiquement, la fin de la guerre civile. La fin, tout au moins, du conflit arme, car personne n’osera prétendre que le genéral France ait donné une lin effective à la guerre civile espagnole.
Il ne l’a même pas essayé, Car, qu’est-ce qu’une guerre civile? La division d’un pays en deux moites, bien entendu. Mais une guerre civile s’introduit aussi dans le société, dans la famille : père contre fils, frère contre frère. Beaucoup plus profondément encore, la guerre virile est, pour ceux qui en sont pleinement conscients, la division de leur etre moral en deux parties qui ne se réconcilieront Jamais. En ce sens, une guerre civile est beaucoup plus atroce et beaucoup plus inguérissable qu’une guerre internationale. Une guerre civile n’est finie que du Jour où se reconstitue un homme moralement renouvele, chez qui cette division cesse de livre. C’est la tache de plusieurs genérations.

Mais cette tache peut etre accélérée ou retardée selon la conduite du vainqueur. Or, en Espagne, depuis que le conflit armé est fini, Franco, nu lieu de l’apaiser, n’a fait que développer la guerre civile. La répression brutale qui intervint au lendemain an hostilites, la tyrannie actuelle qui prend une forme insialeuse. plus Irritante encore pour le tempérament espagnol que la guerre ouverte ou la répression directe, n’ont fait qu’entretenir et exaspérer les rivalités qui avalent fermenté pendant la bataille.

J’insiste sur ce fait, peu connu en Franco : À travers la presse, la radio, les manifestattons — le regime de Franco a constitué l’un des essais de perversion les plus voraces qui aient été entrepris contre la conscience d’un peuple. Essai méthodique et acharne qui a consisté : 1) dans la répetItIon quotidienne, pendant dix ans, du leitmotiv  de la victoire et du vaincu, afin qu’un ne puisse échapper a la notion de vaincu qu’en quittant, en mime temps, la cause qu’elle incarnait : 2) dans le dosage falacieux ou le truquage des bruits et des nouvelles de la politique republitaint ou de la politique Internationale, afin qu’on se lasse ne cuivre le fil conducteur des idées et qu’on s’abandonne finalement au du moutanisme  pur et simple ; 3) dans l’essai de corrompre par
tous les moyens (vanité. argent, etc.), les personnes responsables et clairvoyantes qui demeurent encore dans le pays, pour les faire entrer dans le jeu franquiste et pour qu’un renversement de la situation leur devienne aussi défavorable qu’aux dirigeants.

Cette triple action exercée, à la manière d’une nouvellê inquisition, sur la volonté, le cerveau et la morale des individus, a vite tint par plonger dans l’atonie la puis grande partie de la population. La
peuple espagnol s’est d’abord épuisé en trois ans de lutte militaire.

Puis, de nouvelles saignées, l’enterprise du franquisme l’ont finalement transformé en cadavre. Comment le ressusciter?
POUVOIRS DE L’ESPAGNE
Il semblait, depuis quelque temps, que le problème espagnol arrivé à un point mort. Seul, l’article de Camus est venu le souligner.

Beaucoup de gens, même en Espagne, n’ont plus la force de l’aborder, et on a l’impression, lorsqu’on l’évoque avec eux ou lorsqu’ils l’evoquent eux-mêmes, qu’il s’agit d’un cauchemar. La plupart des gens ont adopté, comme solution, celle de l’autruche : faire comme si le problème n’existait pas.

Sans doute, les conséquences de ce mal, en Espagne, sont d’autant plus graves que le peuple espagnol n’a jamais reçu une éducation politique suivie ; mais le peuple espagnol possède une biologie trop simple et trop puissante pour qu’un jour ou l’autre il ne se prenne pas à chercher un contrepoids a cet état de léthargie dans lequel on l’a plongé. Le peuple espagnol se réveillera, tôt ou tard, avec les yeux grands ouverts. C’est l’examen de son Histoire qui le prouve. (…)
Combat, 28 de enero de 1949