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À travers la figure des Manouchian, ce sont aussi tous les étrangers qui ont lutté pour la Libération de la France qu'il s'agit d'honorer.
Parmi les vingt-deux du groupe Manouchian, fusillés au Mont Valérien, ils sont cinq à être passés par le camp d'Argelès-sur-Mer : Celestino Alfonso, Joseph Boczov, Szlama Grzywacz, Jonas Geduldig (dit Michel Martiniuk) et Stanislas Kubacki.
Et puis tous les autres résistants étrangers qui nous ont permis de vivre libres.
A eux notre gratitude.
𝐂𝐞𝐥𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧𝐨 𝐀𝐥𝐟𝐨𝐧𝐬𝐨 (1916-1944). Réfugié en France, il rejoint l’Espagne en 1936 et s’engage dans l’armée républicaine où il sert comme mitrailleur puis comme sergent, avant de devenir commissaire politique et d’intégrer la 2ème Brigade Internationale sous le grade de capitaine. Celestino Alfonso est interné en février 1939 au camp de Saint-Cyprien puis d’Argelès-sur-Mer. De ce dernier, il rejoint début décembre 1939 une Compagnie de Travailleurs Etrangers. Installé à Paris après juin 1940, Celestino Alfonso est arrêté le 17 janvier 1941. Interné aux Tourelles, il est envoyé en Allemagne pour travailler d'où il revient en juillet 1941. A l’été 1943, Alfonso intègre le groupe de Missak Manouchian et participe à plusieurs actions dont l’exécution du général SS Julius Ritter. Sur l’Affiche Rouge, sa photographie est accompagnée de la légende « Alfonso – Espagnol rouge – 7 attentats ». Fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944 à 15 h 40.
𝐉𝐨𝐬𝐞𝐩𝐡 𝐁𝐨𝐜𝐳𝐨𝐯 (1905-1944). Ingénieur chimiste hongrois, Joseph Boczov ou József Boczor, s’engage dans les Brigades internationales en 1938. Il est interné en février 1939 à Argelès-sur-Mer avant d’être transféré à Gurs au mois d’avril. Il parvient à s’évader au printemps 1941 lors d’un transfert en Allemagne. Joseph Boczov rejoint Paris et intègre les FTP-MOI. En 1942, Joseph Boczov devient chef du 4ème détachement spécialisé dans les déraillements de trains allemands. Sur l’Affiche Rouge, sa photographie est accompagnée de la légende « Boczov – Juif hongrois – chef dérailleur – 20 attentats». Fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944 à 15 h 40.
𝐉𝐨𝐧𝐚𝐬 𝐆𝐞𝐝𝐮𝐥𝐝𝐢𝐠 (1918-1944). Juif polonais, Jonas Gedulgig s’engage en 1937 dans les Brigades Internationales où il est versé dans le groupe « Anna Pauker » du bataillon Dimitrov. Grièvement blessé, il est interné en février 1939 au camp d’Argelès-sur-Mer puis à Gurs et à nouveau à Argelès-sur-Mer d’où il parvient à s’évader. Il rejoint Paris pour travailler sous le pseudonyme de Michel Martiniuk . En avril 1942, Jonas Geduldig intègre le 2eme détachement juif des FTP-MOI, puis en juin 1943 le 4ème détachement du groupe des dérailleurs, sous les ordres de Joseph Boczov. Présenté sur l’Affiche Rouge sous son pseudonyme, Michel Martiniuk. Fusillé au Mont- Valérien le 21 février 1944 à 15 h 47.
𝐒𝐳𝐥𝐚𝐦𝐚 𝐆𝐫𝐳𝐲𝐰𝐚𝐜𝐳 (1909-1944). Juif et militant communiste polonais, Szlama Grzywacz quitte Paris en 1936 pour rejoindre les Brigades Internationales. Il est interné en février 1939 au camp d’Argelès-sur-Mer puis à Gurs. Il parvient à s’évader en 1940. Comme Jonas Gedulgig, Szlama Grzywacz intègre en 1942 le 2e détachement FTP-MOI puis le 4ème détachement du groupe des dérailleurs. Sur l’Affiche Rouge, sa photographie est accompagnée de la légende « Grzywacz – Juif polonais – 2 attentats ». Fusillé au Mont- Valérien le 21 février 1944 à 15 h 56.
𝐒𝐭𝐚𝐧𝐢𝐬𝐥𝐚𝐬 𝐊𝐮𝐛𝐚𝐜𝐤𝐢 (1908-1944) Polonais arrivé en France en 1925, Stanislas Kubacki fut un militant communiste frappé d’un arrêté d’expulsion en 1936. Engagé dans les Brigades internationales, il est interné, à son retour en France, au camp d’Argelès-sur-Mer puis transféré sur le camp spécial de Collioure en avril 1939. Il quitte le camp disciplinaire pour celui du Vernet à la fin de l’année. Déporté en Allemagne, il s’échappe du convoi et rejoint les rangs des FTP-MOI. Il est arrêté le 7 décembre 1942 avec des notes en polonais sur des opérations de sabotage. Stanislas Kubacki fut remis à la Gestapo et torturé pendant plusieurs jours avant d’être incarcéré à Fresnes. Il sera jugé avec les hommes du groupe Manouchian. Fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944 à 15 h 56.
Citons aussi 𝐉𝐨𝐬𝐞𝐩𝐡 𝐄𝐩𝐬𝐭𝐞𝐢𝐧 (1911 - 1944). Militant communiste polonais, Joseph Epstein émigre en France en 1931. Il s’engage dans les Brigades internationales en 1936. Grièvement blessé, il est rapatrié en France puis retourne en Espagne en janvier 1938. En février 1939, il est interné au camp d’Argelès-sur-Mer puis de Gurs. Engagé dans la Légion Etrangère, il est fait prisonnier par les Allemands en 1940, mais parvient à s’évader d’un stalag près de Leipzig. De retour à Paris, Joseph Epstein se voit confier des responsabilités importantes par le Parti Communiste. En 1943, il prend la tête des FTP de la région parisienne sous le pseudonyme du colonel Gilles. Arrêté alors qu’il attendait Missak Manouchian à la gare d'Évry Petit-Bourg le 16 novembre 1943, Joseph Epstein est torturé mais ne livre aucun nom. Il est fusillé le 11 avril 1944 au Mont Valérien sous son nom de combattant lors de la guerre d’Espagne (Joseph Andrej).
Lien vers le site du Mémorial : https://www.memorial-argeles.eu/fr/1942/la-resistance/
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