divendres, 27 de maig del 2016

Le souvenir du Sinaïa ravivé au bout du môle à Sète

http://www.midilibre.fr/2016/05/26/le-souvenir-du-sinaia-ravive-au-bout-du-mole,1338399.php



Le souvenir du Sinaïa ravivé au bout du môle à Sète
Éloi Martinez (au micro) a rappelé hier, sur le môle, cet épisode méconnu de l’histoire sétoise.
DR

Le 25 mai 1939, 1 599 Républicains espagnols embarquaient, de Sète, pour le Mexique.

Son rayonnement dépasse largement les limites du pays de Thau. Mais l'Association pour le souvenir de l'exil républicain espagnol en France (Aseref) a ses attaches en Île singulière. Depuis, notamment, qu'en 2009, son président, Éloi Martinez-Monegal, a choisi Sète pour commémorer l'anniversaire de la Retirada et plus largement de l'exil. Une exposition, prévue pour être présentée une quinzaine de jours, y avait séjourné trois mois, suscitant l'intérêt de fils et petits-fils de Républicains espagnols qui découvraient là un pan de leur histoire souvent tu par leurs aïeuls.

L'Amérique latine plutôt que les camps d'Agde, d'Argelès...

Mais l'ancrage d'Aseref en terre sétoise a d'autres racines : car c'est du port de Sète que, le 25 mai 1939, quelque 1 599 Républicains espagnols et leurs familles embarquèrent à bord du Sinaïa, un navire affrété via des fonds britanniques, pour être conduits vers le Mexique du président Lazaro Cardenas. C'est dans le but de rappeler cet embarquement vers une terre d'espoir que l'association a organisé, ce mercredi, une journée commémorant le 77e anniversaire du départ du Sinaïa, le 80e
anniversaire du déclenchement de la guerre civile et le 85e anniversaire de la République espagnole, rendant du reste un hommage appuyé à Gilberto Bosques. Consul général du Mexique en France de 1939 à 1942, c'est lui qui avait rendu ce voyage possible, et permis de “sortir” des centaines de Républicains, leurs femmes, leurs enfants, "des camps (d'Agde, d'Argelès...) où le gouvernement français de la 3e République les parquait dans des conditions indignes", rappelle Éloi Martinez.
"Prévu dans un premier temps de Port-Vendres, l'embarquement s'était fait ici du fait des conditions météo"
Ce mercredi 25 mai, pour étayer ce travail de mémoire, Aseref avait convié Jose-Luis Morro, un historien espagnol spécialiste de l'exil des Républicain, qui a donné une conférence au Lazaret après une cérémonie organisée en fin d'après-midi au bout du môle, devant la plaque commémorant le départ du Sinaïa vers l'Amérique centrale en mai 1939. "Prévu dans un premier temps de Port-Vendres, l'embarquement s'était fait ici du fait des conditions météo", explique le président d'Aseref. Et c'est en gare de Sète qu'eut lieu, en mai 1939, le regroupement de familles divisées lors de leur internement dans les différents camps de l'Hexagone.
Autant de raisons de laisser un peu d'espace à l'Espagne, en ce 25 mai, au cœur de l'“italianité” sétoise, et de rappeler, outre l'exil vers le Mexique, "la contribution méconnue des Républicains espagnols à l'Histoire de France, de la Résistance à la libération de Paris". Des faits historiques indéniables au regard desquels Aseref a obtenu que le drapeau de la République espagnole flotte désormais sur Paris lors des commémorations de la libération de la capitale.
Aseref a mis une pétition en ligne demandant que soit retirée la légion d'honneur accordée par la France à Francisco Franco "l'homme responsable de plus d'un million de morts", à la fin des années 1920, pour son action dans la guerre du Rif. Elle a déjà recueilli 2 200 signatures.