dimarts, 24 de novembre del 2015

Saturraran, la plage des enfants volés.


http://www.ladepeche.fr/article/2015/11/20/2221252-saturraran-la-plage-des-enfants-voles.html#xtor=EPR-1


International

Saturraran, la plage des enfants volés
Saturraran, la plage des enfants volés
Le soleil de novembre réveille des nostalgies estivales sur la côte basque proche de San Sebastian. Et la plage de Saturraran est belle qui attire les promeneurs locaux. Mais personne sur l'aire de pique-nique. L'odeur nauséabonde du ruisseau qui la borde ? Sans doute... et comme un drôle de signe quand on est là pour remonter aux sources de l'histoire du lieu.
Car derrière les tables, il y a cette plaque. Pour laquelle on est là. Gravée de 177 noms. Mères de toute l'Espagne qui hurlent en silence leur bébé volé par les bonnes sœurs, lorsqu'au bord de la plage de Saturraran, le complexe balnéaire avait été transformé en prison pour femmes. Leur seul crime, en l'occurrence ? Elles étaient épouse, sœur, fille de Républicains. Une sexagénaire passe par là qui fait sa promenade quotidienne. Cette histoire ? Elle lui parle. «La sœur de mon père a été dénoncée comme «rouge», ils l'ont prise à San Sebastian et l'ont envoyée à Saragosse. Ils l'ont fusillée, elle avait 23 ans.», commence Maria-Elisa Aguirrezabalaga.
Saturraran ? «être républicain, «rouge», c'était une maladie mentale, avaient décrété les franquistes. Mais selon eux on pouvait «rééduquer» les enfants en les confiant à de bonnes familles catholiques», rappelle-t-elle.
30 000 bébés ainsi arrachés par les bonnes sœurs à leur mère en plus de 30 ans. Pour l'idéologie national catholique puis pour l'argent. Ici, à partir de 1938 ? «Les gens du village venaient porter de la nourriture, sinon les enfants mouraient de faim alors que c'était des religieuses catholiques qui tenaient ça !», s'indigne encore Maria-Elisa. Ces panneaux commémoratifs, à l'endroit des bâtiments désormais disparus ? «C'est la commune de Mutriku et le gouvernement basque qui les ont payées, il n'y a pas eu un sou de l'état espagnol», souligne-t-elle avant de conclure, elle aussi, «ce sont les fils des franquistes qui sont au gouvernement».