dimarts, 8 d’octubre del 2013

Ne pas s'avouer vaincu (documentaire de S.Arbizu et H.Belin, 90 mn, 2012) à Marseille le 17 octobre

Pour info et si vous souhaitez diffuser à vos contacts sur Marseille:

Projection de Ne pas s'avouer vaincu (documentaire de S.Arbizu et H.Belin, 90 mn, 2012) à Marseille dans le cadre de la 7e ÉDITION DES RENCONTRES INTERNATIONALES SCIENCES ET CINÉMAS (RISC)

le JEUDI 17 OCTOBRE / 16h30
BMVR ALCAZAR / AUDITORIUM
58 Cours Belsunce / 13001 Marseille > Plan

Pour en savoir plus sur le festival et le film:
http://www.pollymaggoo.org/doc_polly/risc-2013.HTML

Bande d'annonce:
https://vimeo.com/45401937

Quelques échos dans la presse:

Interview des réalisateurs (extrait) 

“Au fil des rencontres avec Daniel Serrano (92 ans), le protagoniste de notre film, nous  nous sommes rendus compte que ce que nous avions devant nous allait bien au-delà du simple témoignage. La force, la combativité de Daniel nous a très vite incités à chercher un fil narratif éloigné du victimisme avec lequel ces questions sont trop souvent traitées. Nous voulions éviter  l’écueil consistant à embaumer cette mémoire, à la figer dans les honneurs du passé et ainsi lui ôter son actualité, sa résonance dans le présent, en construisant une histoire romantique ou nostalgique aux dépens de ce passé républicain dont nous parle Daniel. Nous avons préféré parler du présent, du rapport des républicains avec la réalité contemporaine, afin de tenter de comprendre la problèmatique qui rend encore si difficile aujourd’hui en Espagne la réhabilitation de la mémoire de cette époque. Cela nous a amenés à nous interroger sur ce qui se passe dans le pays pour qu’il y ait encore tant de freins pour en finir avec l’héritage du franquisme. D’où notre approche critique de la Transition démocratique, qui pour nous constitue le point de départ de la construction sociale de l’oubli en Espagne.”
ITV de Alvaro Hilario, GARA, 16/04/2012


Tous les noms

Même si la carte n’est pas le territoire et que les mots sont balayés par le vent, c’est “dans le nom de la rose qu’est la rose”, comme le dit si bien le poème de Borges. C’est pourquoi, il est juste et nécessaire que soient réécrits certains passages de notre histoire, plus toute récente, qui pour l’heure ne sont transcrits qu’à l’encre bleue. Cette création, remarquable par le soin apporté au montage du début à la fin du film, ainsi qu’au travail sur les archives, donne la parole, sans que ceux-ci aient pour autant - pour les raisons que l’on sait- voix au chapitre, à des représentants d’associations de la mémoire historique qui nous révèlent les véritables dessous d’une loi polémique et les circonstances d’un nouveau rendez-vous manqué entre légitimité et justice.

Bien que ce documentaire porte sur les évènements qui se déroulèrent dans une petite bourgade de la province de Tolède - faits aujourd’hui davantage oubliés que cachés-, il s’en dégage une approche générale de la sanglante guerre civile qui ravagea tout le pays; de la façon dont la peur s’imposa par la force et de sa propagation comme une épidémie contre laquelle nous n’avons pas encore trouvé d’antidote.

Le film se distingue également par son utilisation des sons et de la musique, avec en particulier un choix de chansons qui permettent au spectateur de se mettre au diapason – c’est le cas de le dire- de moments de grande émotion. De même, la rigueur historique et documentaire n'est pas incompatible ici avec une certaine poésie, qui se manifeste aussi bien de manière explicite dans les mots et les vers qui se disent à l’écran, que dans ce qui s’exprime implicitement au travers des plans et des images, et dont on évalue la portée à mesure que l’on avance dans la structure du film. On opte ici -en écho à Paul Eluard- pour un choix clair: celui de fermer les yeux du souvenir, propre à la sphère intime et individuelle, pour avancer de la main de la mémoire, qui elle nous appartient à tous. Ainsi, bien qu’au cours de notre Transition démocratique, on ait pu penser que la meilleure voie de la réconciliation était celle de l’oubli, connaître toute la vérité nous rendra plus libres et notre pardon n’en sera que plus généreux.

Désirée Ortega Cerpa, Diario de Cádiz. 10.09.2012