Avant-première
mercredi 20 mai à 20h30 à Toulouse, co-organisée avec
France 3, suivie d'une
rencontre avec le réalisateur Francis FOURCOU,
en présence de l'équipe du film et de Carlos Bélinchon, Délégué Régional de France 3 Midi-Pyrénées (achetez
vos places dès le 9 mai).
LAURETTE 1942, une volontaire au camp du Récébédou
Documentaire-fiction
de Francis FOURCOU -
France 2015 1h37mn - avec Philippe Caubère (le narrateur), Danielle Catala,
Anna Liabeuf, Francis Azema, Jacques Saussine, Maurice Sarrazin, Corinne
Mariotto, Barbara Tobola, Francis Fourcou... D'après le livre de Laurette Alexis-Monet,
Les Miradors de Vichy.
Du 20/05/15 au
20/05/15 à Toulouse
Universelle,
contemporaine, actuelle… L'histoire de Laurette pourrait bien être le symbole
vivace des oublié-e-s de l'Histoire écrite par les vainqueurs, celle-là même
qui cache dans les replis de ses jupes des compromissions inavouables, des
médiocrités qu'elle tente de dissimuler. À la trousser on y retrouve la honte,
le déni, la lâcheté, des pans entiers de « détails » qui démolirent
des vies humaines… Mais on y trouve aussi des actes essentiels accomplis par de
belles personnes. Tant de petites gens qui se mirent humblement au service des
autres, d'une cause qu'ils savaient juste. Parmi ces résistants de la première
heure, 30% étaient des femmes, seulement 0,6% d'entre elles furent comptées
parmi les 1038 membres de l'Ordre National des Compagnons de la Libération !
Et ce n'est pas rien que l'aventure de Laurette Monet soit aujourd'hui mise en
images. À travers elle, c'est comme une réhabilitation, un hommage général à
toutes celles qui n'ont pas eu de médaille, à toutes les soldates inconnues…
Non ! Ce n'est pas rien d'entendre ce récit toujours vivant et vibrant
tant d'années après. Il résonne en nous comme une évidence. Comme le cri d'un
humanisme jamais renié.
Août 1942. Laurette Monet a dix-neuf ans. Une fille bien campée sur ses deux
jambes. À la fois discrète et lumineuse, qui ne se la joue pas. Docile, sage,
bien élevée. Quand elle devient co-équipière à la Cimade, elle n'envisage
certainement pas l'étendue de ce à quoi elle s'engage, qui la dépassera, elle,
la protestante. Elle va juste là où on lui dit qu'il y a besoin de soutien.
C'est ainsi qu'un beau matin elle atterrit au camp du Récébédou, sur la commune
de Portet-sur-Garonne, à quelques kilomètres de Toulouse – où champignonne
désormais une vaste zone commerciale.
Le Récébédou, c'est un des deux cents camps mis en place, non par les Allemands
mais par la France, où 600 000 personnes transiteront, plus victimes que
criminelles. Ce sont des réfugiés, qui fuient des dictatures ou que ces
dernières ont expulsés : Espagnols, Allemands, Autrichiens, Juifs, apatrides,
Gitans, Français réfractaires au STO… Des hommes, des femmes de tous âges, des
enfants… Tous arrêtés par la police française…
Ce « camp-hôpital », le régime de Vichy veut en faire un lieu
exemplaire, humanisé, s'en servir comme outil de propagande. C'est ainsi que
des journalistes pourront venir filmer, que des organisations telles que la
Cimade vont être autorisées à y pénétrer. Mais vite les conditions se
dégradent : manque de médicaments, de nourriture. Pour beaucoup il
deviendra un mouroir… Et Laurette de se sentir si petite, si inutile parfois.
Elle est juste une oreille qui écoute, une main qui se tend. Et cela lui semble
si peu… Jusqu'au jour où elle saura qu'elle n'a plus le choix : « Je me
suis dit que c'en était assez, il était temps de désobéir à la loi des
hommes ». Une phrase au-delà du temps. Une phrase au-delà des frontières.
Une phrase de laquelle naissent toutes les résistances…
Avec de tous petits moyens, grâce à un financement participatif et à la grande
solidarité de toute son équipe, Francis Fourcou a réalisé un film beau et
humble, à l'image de Laurette. Efficace et touchant, mêlant judicieusement
scènes jouées, témoignages, images d'archives déterrées au fin fond des studios
américains, qu'il décortique inlassablement pour nous rendre notre mémoire.
Film actuel et essentiel : les camps de rétention sont de plus en plus
nombreux dans le monde, même si ce ne sont plus ceux du temps de l'occupation
nazie… Et on se souviendra que ceux à qui on rend hommage aujourd'hui étaient
les désobéissants civils d'alors…
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