http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/12/2142622-madrid-veut-effacer-les-symboles-franquistes.html
International - Espagne
Fidèle aux promesses de sa compagne électorale, Manuela Carmena, la nouvelle maire de Madrid soutenue par Podemos souhaite effacer rapidement les symboles franquistes encore présents dans la capitale. Dans sa ligne de mire : les 165 noms de rues qui célèbrent les grandes figures du Franquisme. Parmi les nombreux exemples, on trouve : la place du Caudillo, les rues dédiées aux généraux Yagüe et Varela (organisateurs du soulèvement militaire de 1936) ou encore la rue Millán-Astray, du nom du chef de presse et responsable de la propagande pendant la dictature.
Le projet de Manuela Carmena s'appuiera sur les associations de quartier afin de remplacer ces noms de rues devenues gênants par des références à des femmes célèbres — comme l'écrivaine Emilia Pardo Bazán, ou la dirigeante politique Dolores Ibárruri. Face aux remous prévisibles, la municipalité se protège en invoquant la «Ley de la Memoria Histórica» (loi de la Mémoire Historique), votée en 2007 par Zapatero. Son article 15 stipule : «Les administrations publiques prendront les mesures opportunes pour retirer les plaques et autres objets commémoratifs mentionnant le soulèvement militaire, la guerre civile et la répression de la dictature».
Cette réforme ne fait pas que des heureux. Abel, retraité de 68 ans, habite au nord de la capitale, dans la rue de «Los caídos de la División Azul» («Les morts de la División Azul», du nom du régiment de volontaires espagnols qui a combattu aux côtés des Nazis). Il est opposé à ce changement de plaque. «Le nom actuel de ma rue ne me dérange absolument pas. Il fait partie de l'histoire, non ? Raviver les vieilles blessures n'est jamais positif. Et puis sincèrement, vous pensez qu'on n'a rien d'autre à faire, avec tout ce chômage ?». Les très nombreux autocollants du drapeau espagnol frappé de l'aigle — symbole fasciste — qui fleurissent sur les murs du quartier, pourraient pourtant laisser penser le contraire…
Deux Espagnes
Emilio Silva, président de l'Association pour la Récupération de la Mémoire Historique porte un jugement diamétralement opposé. «Je soutiens fermement la maire dans sa démarche. Dans une ville démocratique comme Madrid, il est anormal que, quarante ans après la mort de Franco, on continue à célébrer dans nos rues des assassins, ou des responsables d'un coup d'état». Quand on le questionne sur les personnes qui, comme Abel, sont réticentes à ces changements de noms, Emilio est catégorique. «Cette opposition à la réforme démontre qu'ici, nous manquons encore de culture démocratique.
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