dilluns, 13 de febrer del 2017

Quatre-vingts ans après Guernica, l'atelier parisien de Picasso toujours menacé

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L'artiste conçu son chef d'oeuvre, Guernica, dans le grenier de l'hôtel Savoie, au cœur du sixième arrondissement de Paris.
Des projets de transformation de l'hôtel Savoie (Paris 6e) en résidence hôtelière sont actuellement en cours. Le 7 février, le comité national d'éducation artistique a fait appel de la décision reconnaissant la validité du permis de construire octroyé au promoteur immobilier par la mairie de Paris.

Louis XIII y fut désigné roi, Balzac en fit le cadre du Chef-d'oeuvre inconnu et Picasso y installa son atelier de peinture en 1936. Pourtant, le grenier de l'hôtel Savoie (Paris 6e), classé à l'inventaire des monuments historiques depuis mai 2014, risque d'être transformé en résidence hôtelière. Un permis de construire a en effet été octroyé par la Mairie de Paris le 15 juillet 2015 au groupe Helzear, en charge du projet hôtelier. Il est toujours valide, malgré les tentatives du comité national pour l'éducation artistique visant à faire reconnaître son illégalité. Par un jugement du 8 décembre 2016, le tribunal a rejeté la demande du comité visant à annuler le fameux permis. Refusant de baisser les bras, le CNEA a fait appel de cette décision le 7 février.

Une saga judiciaire vieille de cinq ans

Il s'agit de l'ultime rebondissement d‘une saga judiciaire entamée il y a maintenant cinq ans. Locataire du lieu depuis 2002, le comité l'avait complètement rénové, alors qu'il avait été laissé en totale déshérence depuis l'expulsion du peintre en 1955. Les membres du CNEA apprennent pourtant en 2012 que la chambre des huissiers de justice, propriétaire de la bâtisse, désire transformer l'hôtel Savoie en résidence de luxe. Expulsé de force du grenier, le CNEA saisit alors le Président de la République et le ministère de la Culture, obtenant la classification de l'atelier de Picasso à l'inventaire des monuments historiques.
Une première victoire confirmée par une décision de la cour de Cassation datée de mars 2016, qui invalide l'expulsion du CNEA du grenier du maître de l'art moderne. Mais, entre temps, faisant fi des procédures en cours, la Chambre des huissiers de Paris et le groupe Helzear obtiennent de la Mairie de Paris le fameux permis de construire au cœur du combat mené actuellement par les défenseurs du lieu.
Dans la lutte qui l'oppose à la chambre des huissiers, le comité peut compter sur le précieux soutien de la fille du peintre et de Marie-Thérèse Walter, Maya Picasso, qui a passé sur place une partie de son enfance et de son adolescence.
Le CNEA en appelle également aux pouvoirs publics et au Président de la République pour que toutes les mesures soient prises pour sauvegarder le grenier «Picasso». Une lettre a été adressée à cet effet à François Hollande, signée par Charlotte Rampling, ambassadrice du CNEA, et Marie-Christine Barrault, sa présidente.